Cher Internaute,
Je vous invite à lire ci-dessous la position de l'ASC sur l'urbanisation à Genève selon le plan directeur cantonal 2030. En effet, résidant à Confignon et profondément attaché à ce canton pour sa grande qualité de vie, j'ai été stupéfait par ce projet d'urbanisation qui le menace. Réveillons-nous au plus vite et osons affirmer notre opposition à ce plan inadéquat qui, loin de résoudre la crise du logement, péjorera la situation actuelle tout en détruisant le caractère harmonieux d'une ville à échelle humaine !
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L'union faisant la force, n'hésitez pas à adhérer à l'ASC (Association pour la Sauvegarde de Confignon)  ou à une autre des nombreuses associations qui soutiennent conjointement cette action. Pour recevoir de plus amples informations quant à une adhésion ou obtenir d'autres renseignements, rédigez simplement un courriel en cliquant sur l'enveloppe ci-contre :

Laurent Mühlemann
Confignon




Avis de l'Association pour la Sauvegarde de Confignon (ASC) sur le projet du plan directeur cantonal 2030

A)    Remarques générales :

  • a.    Nous contestons le fondement même du projet basé sur l’idée que la construction de nouveaux logements puisse détendre le marché. Cela serait vrai si, parallèlement, la forte immigration économique actuelle était contrainte. Or ce n’est pas le cas, loin de là. En effet, les actions volontaristes des autorités vis-à-vis de l’attractivité économique de notre canton induisent une immigration à fort pouvoir d’achat qui à provoqué et contribue encore à la distorsion et à l’assèchement du marché immobilier local. A moins d’interdire à ces nouveaux habitants d’avoir des enfants ou de créer des emplois, la croissance démographique, dans une région à fort impact économique, sera exponentielle. Le développement de logements permettant d’accueillir 100'000 nouveaux habitants à l’horizon 2030 ne correspond pas à la croissance démographique locale mais fait appel à une forte immigration qu’elle va par ailleurs favoriser.

  • b.    Dès lors, le développement de logements sur un territoire aussi limité n’atténuera pas la pénurie mais peut, par simple effet d’attraction, l’amplifier. Et, à terme, nous partons dans une fuite en avant dont le résultat, comme décrit au point d, mène à une détérioration irréversible de la qualité de vie à Genève.

  • c.    Le postulat avancé par les autorités concernant la nécessité d’une croissance démographique, comme soutien au développement économique est démentie par les faits dans la région genevoise et plus largement dans le bassin lémanique. Depuis les années 1960, le développement économique est resté très élevé malgré un taux de vacance de logements extrêmement bas, comparable au taux actuel.

  • d.    A terme, la dénaturation des lieux d’habitation par une densification et une uniformisation (essentiellement à type d’immeuble) de l’habitat ne peut conduire qu’à la perte de l’attractivité économique, du moins celle à haute valeur économique.

  • e.    Genève a une histoire plus que bimillénaire marquée par une évolution progressive de son habitat et de son économie. L’augmentation du quart de sa population en l’espace d’une seule génération n’est pas justifiable. Elle correspond à une spoliation de l’espace et des ressources disponibles par une génération en défaveur de toutes les générations futures. Le développement d’une zone d’immeuble condamne à jamais son retour en zone verte.

  • f.    Il est totalement irréaliste d’accroitre de près de  25 % la population du canton au moment où la décision est prise d’abandonner l’énergie nucléaire en Suisse. L’enjeu est d’arriver à convertir le 40% de l’énergie électrique en énergie renouvelable tout en diminuant le relâchement de gaz à effet de serre.

  • g.    L’augmentation de la population dans un territoire aux ressources aussi limitées diminue encore l’indépendance alimentaire du canton. Ceci est en défaveur de ressources alimentaires de proximité nécessaires à un développement durable.

  • h.    Les bases législatives actuelles définissant la péréquation financière intercommunale ne permettent pas aux communes de supporter les charges inhérentes au développement de l’habitat telles les charges sociales et les infrastructures qu’il entraine. Un développement législatif est un pré-requis indispensable afin d’obtenir une harmonisation de la charge fiscale sur le canton.

  • i.    Le projet du plan directeur cantonal de développer le transport public et privé semble un vœu pieu en voyant le report des grands projets ferroviaires (à l’exception du CEVA) et routiers. Développons d’abord les infrastructures actuellement déjà indispensables avant de prévoir des projets d’agrandissement.

  • j.    Le développement de pôles industriels et/ou commerciaux à proximité de l’habitat afin de diminuer la mobilité est un argument fallacieux. La création de logements, même en grand nombre, ne permet pas d’envisager une augmentation du taux de vacance à un tel point que les familles puissent déménager au grès de leurs changements d’emploi. Ceci sera d’autant plus marqué vu l’évolution des connaissances et le taux de chômage qui encouragent de plus en plus les changements professionnels.

  • k.    La quasi-disparition de toute zone villa de la région est une nouvelle injustice faite à la classe moyenne. Le déclassement en zone de développement 3 entraine, au bas mot, une diminution de la valeur des villas de 30% et  parfois d’avantage. De laisser croire ou sous-entendre qu’elles ne sont habitées que par des riches est une contre-vérité. Combien d’ouvriers ou d’employés ont pu acquérir une habitation grâce au deuxième pilier qui, en cas de vente forcée par l’état, se verra perdu ? En outre, faut-il rappeler que la classe moyenne supérieure paye une large part de l’assiette fiscale et permet ainsi la couverture des frais sociaux. Enfin, la classe la plus aisée est aussi la plus mobile et risque de quitter notre région. Une telle politique ne peut que prétériter, à terme, les plus démunis.

  • l.    La démocratie repose sur un état de droit associée au respect et à la défense des minorités. Cette tâche incombe en particulier aux autorités. La menace d’expropriation telle que formulée par le chef du DCTI dans la feuille d’avis officielle de janvier 2011 ruine la confiance des citoyens envers les autorités et les lois. 

B)    Remarques touchant directement notre région :

  • a.    En termes d’urbanisation, notre commune a déjà fait un effort considérable pour le  quartier de Cressy (ayant entraîné un endettement sur trente ans) et pour le développement du quartier des Cherpines (dont les conséquences sociales, environnementales et économiques ne sont pas encore estimées).

  • b.    Les capacités financières de la commune ne permettent pas actuellement le développement d’infrastructures nécessaires à l’accueil de milliers d’habitant dont en particulier la construction des écoles, les places de crèche et le soutien aux mouvements associatifs. Ceci est d’autant plus vrai que la redéfinition du type d’habitat va exclure une part des plus riches contribuables de la commune.

  • c.    La densification de la zone d’habitation de part et d’autre de la route de Chancy sur une bande de 1 km en zone de développement 3 ne correspond pas aux capacités de transport de cet axe en tenant compte du tram bientôt en service et du développement déjà prévu du PAC Bernex est et du PACA Bernex. De même, le développement des Cherpines risque de rendre la circulation de tout ce secteur encore plus difficile avec des nuisances considérables pour le village de Confignon avec des pendulaires le traversant pour éviter l’autoroute (CF point f)

  • d.    L’intégration sociale est à nos yeux un élément déterminant permettant de limiter la criminalité et d’améliorer la justice sociale et elle demande du temps. Elle est un élément majeur de la qualité de vie. Les difficultés d’intégration du quartier de Cressy, malgré les efforts consentis par la commune, en témoignent.

  • e.    La mixité sociale, d’âge et de type d’habitat est une caractéristique du canton de Genève depuis au moins la Réforme. La suppression de presque toutes les zones villa de la région et plus largement du canton, balaye toute une page d’histoire et surtout détruit un des éléments ayant fait et faisant la richesse de Genève et de notre région en particulier.

  • f.    Confignon, par son assise sur le coteau et s’étendant du Rhône à l’Aire, a su développer une qualité paysagère remarquable et par la renaturation de l’Aire, un pôle écologique important. Le développement d’immeubles jusqu’à l’aplomb de l’autoroute sur le versant sud-est de la commune  risque de créer une pression intolérable sur la faune et la flore. La récente décision des autorités cantonales de supprimer le passage sous la route de Chancy, à la hauteur de la bretelle autoroutière, est à nos yeux en opposition avec le projet du plan directeur cantonal (Cf. fiche 14). En effet, la déclaration de maintenir une mobilité douce et un maillage vert reliant des différentes parties de la commune n’est plus crédible.

  • Notre commune a toujours défendu une mobilité douce entre les différentes parties de son territoire ainsi qu’une sécurisation des passages piétonniers et cyclables en particulier pour permettre aux enfants et aux jeunes d’être indépendants pour leurs activités scolaires et parascolaires. Ceci permet d’éviter le transport automobile dans la commune et ses environs immédiats.

  • g.    L’autoroute de contournement est actuellement déjà insuffisante et ne peut accepter une surcharge de trafic. Or, les développements déjà prévus sur Bernex et le quartier des Cherpines renforceront la nécessité de liaisons nord-sud, à nos yeux, impossible à réaliser sans sacrifier le césure de verdure entre Rhône et Aire prévue dans le nouveau plan directeur et située à l’aplomb de l’autoroute. Il semble inconcevable tant au plan politique local que cantonal, que le Canton ayant décidé d’enterrer l’autoroute crée, de fait, une autoroute en surface avec toutes les nuisances apportées. (Cf. fiche 14)

Ainsi, notre association s’oppose à ce nouveau plan directeur cantonal tant par la philosophie du développement économique et social qu’elle détermine que par les aspects locaux.

Pour finir sur une note plus poétique nous recommandons à nos autorités la relecture des fables de la Fontaine : « La poule aux œufs d’or » et « La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf ».


Pour l’ASC
B. Jacot Des Combes
Le président



 

 

 

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